Cloud, cloud, cloud... Les gens n'ont que ce mot-là à la bouche en ce moment ? Qu'est-ce que c'est ? A quoi ça sert ?
Amazon Web Services (AWS) est justement une de ces solutions cloud. C'est un service qui vous permet d’utiliser les mécanismes du "cloud computing" et de bénéficier de leurs avantages pour héberger votre prochain site web.
Comme vous devez avoir une bonne compréhension globale des principes du cloud avant toute chose, je vais vous expliquer dans ce premier chapitre ce qu’est le cloud et comment il fonctionne !
Mettons d'abord les choses au clair : « cloud » est d’abord un terme marketing. Voilà pourquoi vous l’entendez souvent. On aimerait que vous disiez « je veux utiliser le cloud pour mon site web »… Bien qu’il s’agisse d’un cours sur le cloud (et donc quelque part à la gloire du cloud !), j’aimerais aiguiser votre esprit critique avant d’aller plus loin.
Comment est né le mot cloud ? Comment a-t-on découvert et mis en place ces nouvelles techniques ? Laissez-moi vous raconter la petite histoire du cloud à travers l'histoire d'Amazon Web Services.
Remontons quelques années en arrière. Juillet 2002. Amazon est un site de vente en ligne qui cartonne. Simple site de vente de livres à l’origine, on peut aujourd’hui tout acheter : jeux vidéo, matériel hi-fi, vêtements, chaussures… Pour évoluer et gérer de plus en plus de clients, Amazon a dû construire lui-même une très grosse infrastructure technique. Eh oui, il faut des serveurs, beaucoup de serveurs.
Un site comme Amazon est donc hébergé sur d’innombrables serveurs, eux-mêmes regroupés dans des grands entrepôts appelés datacenters. Tous les très gros sites ont leurs propres datacenters, et Amazon ne fait évidemment pas exception à la règle.
On se croirait dans un décor de science-fiction, et pourtant c'est bien dans des endroits comme celui-ci que tous les plus gros sites web du monde sont hébergés (bon ok la photo a un peu été retouchée !).
Chaque colonne que vous voyez est appelée une baie de serveurs. A l'intérieur, on peut trouver facilement 15, 20, 30 serveurs. Zoomons un peu sur eux :
Les serveurs sont des ordinateurs comme les autres. Ils ont des ports USB, des ports Ethernet, et évidemment un bouton Power. 😉
En revanche, ils sont plats (pour les empiler) et ils ne sont quasiment jamais branchés à un écran, car on les administre à distance.
Pour faire face à la demande qui grandissait de jour en jour, Amazon a dû installer des dizaines de milliers de serveurs dans le monde, eux-mêmes répartis dans de multiples datacenters qui lui appartiennent : aux Etats-Unis, en Irlande, en Asie… Ces datacenters ont poussé comme des champignons ces dernières années.
Tous les serveurs ne sont pas utilisés en même temps. Certains sont en attente, prêts pour faire face à la demande lors des pics de vente (comme Noël). Mais alors, que faire de ces serveurs qui dorment ?
Les ingénieurs d’Amazon ont alors eu l’idée de les louer à d’autres développeurs web. Mais pas comme n’importe quel hébergeur web qui louerait des serveurs dédiés, attention : Amazon s’est dit « on ne va pas louer la machine physique elle-même mais la puissance de nos machines ». Ainsi, les entreprises n'auront plus besoin d'acheter des tonnes de serveurs comme eux juste pour être prêt en cas de pic de trafic : ils devront simplement demander d'utiliser temporairement plus de serveurs les jours où ils ont plus de visiteurs.
→ Quelle est la différence avec un hébergeur qui loue des serveurs ? 🤔
Dans le cas d'un hébergement traditionnel, vous achetez ou louez vos propres serveurs. Vous pouvez dire, si vous allez dans le datacenter : « ces serveurs-là, ce sont les miens ! » (et si vous les avez achetés, vous pouvez même graver votre nom dessus 😝 ).
Les ingénieurs d’Amazon ont eu l’idée de « cacher » le fonctionnement de leurs serveurs et de vendre uniquement de la puissance de calcul et du stockage. Bien sûr, au final, c’est toujours un vrai serveur qui répond à vos requêtes (un serveur branché sur une prise électrique avec un disque dur et tout !). Mais la différence est que vous ne savez pas quel est le serveur qui répond aux requêtes. Parfois, le serveur change dans la journée et vous n’êtes pas au courant, mais ça n’est pas grave : ce qui compte, c’est que votre site fonctionne toujours !
L’intérêt de ce fonctionnement, c’est que vous n’avez plus à vous préoccuper des problèmes physiques des machines. Si un disque dur tombe en panne, ce n'est pas à vous d'aller le remplacer. Vous avez juste besoin de demander à votre site de démarrer sur une autre machine.
Voilà comment le cloud (ou cloud computing) est né. Ca n’a rien de magique : il y a toujours des serveurs, des processeurs et des disques durs. Sauf qu’au lieu de vous louer un serveur précis avec son numéro de série, on vous loue « la puissance d’un serveur ».
Le cloud est généralement matérialisé par un nuage qui dit « vous ne voyez pas ce qu’il y
a à
l’intérieur mais ne vous inquiétez pas ça fonctionne ». Soyons un peu critiques
toutefois :
les problèmes, même s’ils sont rares, peuvent toujours survenir.
Amazon, Google et Microsoft ont tous les trois connu des ennuis avec leur infrastructure
de
cloud, qui parfois n’a pas fonctionné pendant plusieurs heures à cause d’un gros bug
technique.
Heureusement, cela reste rare, mais il faut quand même le savoir !